mercredi 4 décembre 2013

Réflexion sur l'éducation avec Freinet...

Un texte qui porte à réflexion...

"Le jeune citadin voulait se rendre utile à la ferme où on l'hébergeait :

- Avant de mener le cheval aux champs, se dit-il, je vais le faire boire. Ce sera du temps de gagné. On sera tranquille pour la journée.

Mais, par exemple ! C'est le cheval qui commanderait, maintenant ? Comment ? Il se refuse à aller du côté de l'abreuvoir et n'a d'yeux et de désirs que pour le champ de luzerne proche

Depuis quand les bêtes commandent-elles ?

- Tu viendras boire, te dis-je !...

Et le campagnard novice tire sur la bride, puis va par derrière, et tape à bras raccourcis. Enfin !... La bête avance... Elle est au bord de l'abreuvoir...

- Il a peur, peut-être... Si je le caressais ?... Tu vois comme l'eau est claire ! Tiens ! Mouille-toi les naseaux... Comment ! Tu ne bois pas ?... Tiens !

Et l'homme enfonce brusquement les naseaux du cheval dans l'eau de l'abreuvoir.

- Tu vas boire, cette fois !

La bête renifle et souffle, mais ne boit pas.

Le paysan survient, ironique.

- Ah ! tu crois que ça se mène ainsi, un cheval ? C'est moins bête qu'un homme, sais-tu ? Il n'a pas soif... Tu le tuerais, mais il ne boira pas. Il fera semblant, peut-être ; mais l'eau qu'il aurait avalée, il te la dégorgera... Peine perdue, mon vieux !…

- Comment faire, alors ?

- On voit bien que tu n'es pas paysan ! Tu n'as pas compris que le cheval n'a pas soif en cette heure matinale, mais qu'il a besoin de bonne luzerne fraîche. Laisse-le manger son saoûl de luzerne. Après, il aura soif, et tu le verras galoper à l'abreuvoir. Il n'attendra pas que tu lui en donnes la permission. je te conseille même de ne pas trop te mettre en travers... Et quand il boira, tu pourras tirer sur la longe !

C'est ainsi qu'on se trompe toujours, quand on prétend changer l'ordre des choses, et vouloir faire boire qui n'a pas soif..."


Je ne le dis jamais assez
Comprendre l'enfant dans son essence pour soi-même s'adapter à ses besoins.

Apprendre à respecter les besoins de l'enfant, aller à son rythme c'est primordial !

Un p'tit deuxième

"La nature est ainsi faite : nul n'aime obéir passivement.

Quand, tout enfant, je suivais mon âne, il m'arrivait de vouloir le faire passer là où, on ne sait pourquoi, il n'acceptait pas d'aller. Je le tirais... je le tirais... Et plus je le tirais, plus il tirait en sens inverse. Je lâchais le licol, je passais par derrière, et v'lan ! à coups de bâtons !... L'âne démarrait, faisait quelques pas pour me laisser croire qu'il s'était rendu à mes raisons, puis, brusquement, repartait au galop dans la direction qui l'attirait.

On dit l'âne têtu... Le plus têtu est encore bien docile !

Essayez de pousser un chevreau dans un sentier ou dans un parc. La bête sent un danger, comme si elle était au bord d'un précipice. Plus vous poussez, plus elle réagit pour s'opposer à vos efforts. Cela fait partie de l'instinct de conservation et de défense des êtres animés.

L'homme ne fait pas exception. Il y a, certes, l'individu habitué au troupeau, plié à l'obéissance, domestiqué au point d'en avoir perdu cette réaction vitale qui est sa dignité.

Mais l'enfant est neuf encore. Il réagit comme le chevreau. S'il sent seulement que vous voulez l'orienter dans une certaine voie, son mouvement naturel est de foncer dans le sens opposé.

Si vos efforts, sont visibles, obstinés, si vous le tirez ou le poussez, il s'opposera jusqu'à la violence.

Si vous parvenez à le contraindre, par la force ou par la ruse.. il fera comme l'âne, il tournera bride à la première occasion.

Votre premier mouvement, quand quelqu'un vous pousse, n'est-il pas de résister à la pression et d'essayer de la vaincre ?

Le vieux pédagogue, le philosophe obstiné savent peut-être tout cela. Mais ils objectent : dans la vie on ne fait jamais ce qu'on veut... qu'ils apprennent d'abord à obéir !

Et ils ne se rendent pas compte que, ce faisant, ils sont aussi illogiques que le menuisier qui s’ obstinerait à travailler son bois à contre-fil, parce que c'est le bois, n'est-ce pas, qui doit se plier à la volonté de l'artisan, ou que le pâtre qui serait fier d'avoir habitué ses chevreaux à pénétrer passivement dans le parc sombre où le boucher viendra les choisir. "


Je salue ces êtres d'exception qu'ont été tous ces pédagogues 
Qui ont laissé une trace pour que nous puissions mieux comprendre l'enfant
Maria Montessori
Celestiin Freinet
Waldorf
J'ai envie de dévorer tous les livres ....
Leur travail m'a beaucoup éclairé sur l'enfance
J'ai choisi d'être une maman disponible, j'ai donc si peu de temps


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire